La
presse du 8 au 14 décembre 2003 avec Patricia Kaas
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LE
PAYS,
journal
régional "L'Alsace",
7 décembre 2003.
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Avec le temps, Patricia Kaas prend de
l'assurance. Après plusieurs rencontres, on se souvient d'une chanteuse sur la
réserve, cherchant ses mots en interview. En cet automne 2003, à 37 ans, elle
réapparaît très à l'aise, précédant les questions, à l'évidence heureuse de
parler de son septième album, Sexe fort. « Je n'ai jamais eu 100 % confiance en moi, mais ça va
beaucoup mieux », explique la
star aux 15 millions d'albums.
« On apprend à se connaître, on grandit. Que ce soit vocalement, physiquement,
dans mes choix… Il y a des jours où je me lève, il fait beau, je me sens jolie
et fière de moi, d'autres où il fait moche, et je me demande si j'ai fait
quelque chose de bien dans ma vie… » Comme les hommes politiques, Patricia Kaas se raccroche aux sondages,
qui la placent fréquemment parmi les personnalités préférées des Français.
« Ma réussite, c'est la durée.
Quand je vois ces sondages un peu banals, même si je ne suis pas première, je me
dis que j'ai encore ma place ».
Patchwork
La confiance vient aussi de celle que
les autres lui témoignent. «
Quand on a quinze ans de carrière, on ne doute pas, mais on ne sait pas ce qu'on
peut penser, où est notre place par rapport aux auteurs-compositeurs… Il y a
Popstars, plein de jeunes, on se dit qu'ils écriront plutôt pour eux
». La préparation de Sexe fort
lui a donné tort : 27 auteur et/ou compositeurs lui ont livré des chansons
(seize sur l'édition « collector ») : Goldman (un fidèle), Obispo (maître
d'oeuvre du Mot de passe, il y a quatre ans), Cabrel (« Ça faisait cinq ou six ans que je le tannais pour une
chanson »), mais aussi Louis
Bertignac, Etienne Roda-Gil, Renaud… « Je n'ai jamais été autant servie. Par le passé, certaines de mes
demandes restaient sans réponse. Là, j'avais une réponse positive deux jours
après. J'ai été surprise ».
Cette reconnaissance lui a donné « une certaine force dans l'interprétation, dans la voix
». On connaît cette facette de
son talent depuis ses débuts, quand « Mademoiselle chantait le blues ». Mais au
fil du temps, peut-être en raison du succès, elle s'est aperçue que son côté
mélancolique inspirait de plus en plus souvent les auteurs. « J'ai souvent cherché des chansons qui
bougeaient un peu plus, plus puissantes. Je voulais montrer ce trait de
caractère sur cet album, avec des arrangements assez bruts, assez électriques,
pour ne pas dire rock (je ne veux pas dire que je fais du rock), des textes plus
directs aussi, qui disent les choses différemment, que j'ai ramenés à ce que je
pense ». Après avoir fait de
la « variété française », puis de la « variété pop », Patricia Kaas
anticiperait-elle la crise de la quarantaine, toutes guitares dehors
? « Sur cet album, je ne cache
pas que j'aurais voulu aller encore plus loin. Mais il y a toujours la maison de
disques qui freine un peu : Patricia Kaas faisant un album rock, attention !
Quand je dis rock, ça ne veut pas dire grand-chose : Johnny Hallyday c'est rock,
Placebo aussi, mais ça n'est pas la même chose ». Entre les deux, que choisit-elle ? Diplomate, elle s'en
sort par une pirouette : «
J'aime bien Garbage ». Elle
cite également Raphaël et Bénabar, parmi les jeunes Français, mais peine à
choisir une chanteuse, simplement rassurée de voir que les Jenifer et autres
Lara Fabian ne lui font pas trop d'ombre…
Désormais convaincue de son désir
d'horizons plus aventureux, on lui suggère d'enregistrer un disque sous un autre
nom, sur un label indépendant. Elle répond, plus branchée qu'il n'y paraît :
« Pour notre prochaine
rencontre, je viendrais peut-être avec un casque sur la tête, comme les Daft
Punk
Propos recueillis par Olivier Brégeard
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merci à Laurence pour les scans du journal
"Le Pays"
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TELE
CABLE SATELLITE HEBDO,
du 13 au 19 décembre 2003.
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Couverture *
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Page 12 *
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Patricia Kaas revient en force avec 16
nouvelles chansons. Sa vie a inspiré Renaud, Obispo ou Cabrel que l'on retrouve
dans "Sexe fort". Pour elle, ce sont les femmes qui mènent la danse.
Seize chansons pour un nouvel album,
ce n'est pas commercial !
J'en avais quarante cinq quand je
suis entrée en studio ! Il a bien fallu que je me prive de certaines de ces
chansons... J'ai des textes de Renaud, Pascal Obispo, Jean-Jacques Goldman,
Etienne Roda-Gil, Francis Cabrel, aussi d'un garçon très doué : David Manet (il
a écrit 5 textes). Et un duo très prometteur, Léa Ivanne et Bill Ghiglione, qui
a trouvé les mots pour "Où sont les hommes", la chanson qui ouvre l'album. Il y
a aussi mon voisin à Zurich, Stepan Eicher : on interprète en duo "On pourrait",
une chanson de Jean-Jacques Goldman.
"Sexe fort", c'est, bien sûr, cette
affluence de talents mais aussi un son nouveau pour porter votre voix, une
couleur plus rock'n'roll...
Je voulais une musique brute,
propre, rock... Une musique qui va déménager sur scène. Et je crois que cette
force, on la retrouve dans les chansons !
Le titre, "Sexe fort", peut laisser
penser que vous êtes devenue une militante du féminisme...
Il ne faut pas exagérer. L'histoire
est simple : c'est mon septième album, je pensais le titrer 7. Mais le titre,
c'est ce que je cherche en dernier... et un jour, je suis tombée sur
l'expression "Sexe fort". J'ai trouvé que ça me correspondait bien. Mais
là-dedans, il n'y a rien de militant !
Vous vous sentez une personne du
sexe fort ?
Je sais seulement que, depuis plus
de quinze ans, je suis sur le devant de la scène. Que je suis aussi une femme
qui réfléchit. Je dis toujours ce que je pense - peut-être pas toujours dans la
bonne direction ou avec la manière... Et aujourd'hui, je sais ce que je ne veux
pas !
Ca veut dire ?
... ne pas être avec un mec pour
seulement être avec un mec. D'une relation, j'attends autre chose. Je veux mener
la danse - du moins, ma danse. Et c'est la raison pour laquelle, sur "Sexe
fort", j'interprète des chansons qui ont toutes rapport à la vraie vie : mon
amour parti; mon frère décédé, ma maman...
Un album
autobiographique...
Oui. Quand je chante "Je ne veux
plus te pardonner", c'est vraiment ce que j'ai éprouvé après la rupture d'avec
mon ami.
En ouverture de "Sexe fort", vous
demandez "Où sont les hommes ?". Si on vous répond qu'ils sont là, tout, ils
sont dans votre album !
Moi, je n'ai jamais cherché à être
féministe. Juste féminine... Ce que je remarque dans ce rapport homme-femme,
c'est que les gens ont un peu peur de se parler. J'ai le sentiment que, comme je
le chante, "C'est les femmes qui mènent la danse". Et ça, c'est une belle
chanson ! C'est "Mademoiselle chante le blues", dix ans après !
Propos recueillis par Serge Bressan
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merci à Laurence pour les scans du magazine
"Télé Câble Satellite Hebdo"
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