"Les chansons commencent"
Un homme et une femme
Ici réinventent l'amour
Là-bas d'autres
quittent
Un pays pour toujours
Avant la bataille, un soldat veille
Un
enfant cherche le sommeil
On baptise ailleurs
On enterre tour à
tour
Quand les mots s'arrêtent
Quand s'épuisent les
discours
L'alcool et les fêtes
Viennent à notre secours
Trop de bonheur
ou de souffrance
Et trop de peur et de non-sens
L'absurdité ne se dit
pas
Elle se danse
Alors les chansons commencent
Déchirent le
silence
Quand les mots sont trop courts
Quand ils seraient trop
lourds
Ou trop immenses
Les musiciens s'avancent
Et les chansons
commencent
Tendre pauvre arrogance
Quand suffit plus de dire
Ou bien de
réfléchir
Pour être ensemble
Les chansons rassemblent
Pour une
récolte
Pour un présage à venir
Pour une révolte quand il faut
mourir
Pour implorer nos saints, nos dieux
Mais pleurer nos destins de
gueux
Quand le ciel est trop grand
Qu'il faudrait le remplir
Quand
les rêves sont atteints
Quand on brandit les coupes
Quand pleurer,
s'étreindre
Et surtout ne rien dire
Quand les torrents font
demi-tour
Quand même le temps
Suspend son cours
Quand ni gestes ni
cris
Ne peuvent plus suffire
Alors les chansons
commencent
Déchirent le silence
Quand les mots sont trop courts
Quand
ils seraient trop lourds
Ou trop immenses
Les musiciens
s'avancent
Et les chansons commencent
Et qu'on boive ou qu'on
danse
Quand suffit plus de dire
Ou bien de réfléchir
Pour être
ensemble
Les chansons nous rassemblent
Dans nos creux, nos
coïncidences
Dans les bleus de nos existences
Quand on aime ou qu'on
tremble
Quand on se rassemble
Alors les chansons s'élancent
Ainsi
nos espérances
Pour être un peu moins rien
Moins perdus qu'il nous
semble
Un peu moins seuls
Les chansons nous rassemblent
Paroles & Musique : J-J. Goldman